2040. Au Solstice de Saint-Jean.
Bien convaincus que la voie est le chemin,
nous avons aussi appris à nous arrêter,
en l’occurrence en ce beau jour,
en haut de la falaise, face à Rocamadour.
dégageant force, sagesse et beauté,
pour discuter de ce que l’on sait. Et tu l’as toujours dit : savoir, c’est voir ça.
Nous y voilà.
Au passage de notre société de compétition
à celle de la collaboration.
À l’image de tous ces organismes qui ont résisté depuis la nuit des temps.
Où rien ne peut émerger
si l’étape précédente n’a pas existé…
Dans les années 30, nous avions définitivement pris conscience du dilemme :
continuer dans une société de compétition,
pour finir comme les dinosaures,
ou instaurer une société de collaboration,
et perdurer comme les champignons ?
Je t’entends encore me dire :
je préfère être un champignon éternel qu’un dinosaure fossile !
Comme les énergies éponymes que nous avons eu tant de mal à quitter.
Suivant l’exemple des peuples racines,
nous nous sommes reconnectés à ce mycélium primordial,
ce réseau universel,
cette toile du vivant dans laquelle chacune et chacun désormais
y partage son énergie et ses ressources.
C’est d’ailleurs LE cœur de ton centre de recherches — OMLAB.
Basé sur les 4 éléments :
le Feu, L’Eau, L’Air et La Terre,
l’idée y est de transmuter
à partir des ressources universelles
pour faire tout
avec rien,
et inversement,
examinant à l’intérieur des choses,
car tout y est,
une fois les voies dévoilées.
Un laboratoire à grande échelle.
mi labor mi oratoire.
Où sont présents autant la matière que l’esprit, tous deux si nécessaires,
où l’ensemble des recherches a été tourné vers l’humain,
et non plus vers le profit.
Concernant le Feu,
nous avons enfin quitté le monde d’Edison pour revenir vers le monde de Tesla.
Nous avons dorénavant à disposition
une énergie inépuisable et gratuite pour toutes et tous.
Plus aucun pays ne peut donc être sous développé,
puisque nous sommes désormais en capacité de mettre des sources
d’approvisionnement en énergie n’importe où,
jusque dans les endroits les plus inhospitaliers,
via des panneaux solaires dont le rendement est passé de 4… à 98 % ;
ou encore avec l’énergie libre
considérant la Terre commeun moteur tournant dans une magnétosphère.
Concernant L’Eau,
nous avons trouvé
comment générer de l’eau potable
à partir de la résonnance du quartz... notamment.
Concernant L’Air,
une nouvelle ère de confiance s’est propagée.
Comme il y avait des jardins d’enfants ou des espaces verts,
nous disposons désormais de parcs de communication,
pour se poser, pour partager,
pour se toucher, participer à des expériences olfactives et sensitives.
Cause ou conséquence,
en 2029,
Facebook est tombé.
Abandonné.
Comme tous les autres réseaux sociaux
incapables de répondre à notre besoin profond de relations.
Ayant compris que nos sens étaient altérés par des intermédiaires,
nous avons coupé filtres et écrans.
On a changé de voies, désormais on se voit.
Concernant La Terre,
nous avons pris soin de ce que nous mangeons.
La permaculture étant devenue humaine,
la nourriture qu’elle soit de la matière ou de l’esprit
profite ainsi à celui qui la cultive,
à celui qui la consomme comme à la Terre.
À l’époque où Pierre Rabhi nous invitait à ne plus dire
bon appétit en début de repas,
mais plutôt bon courage,
nous nous posions souvent laquestion :
mais pourquoi est-ce meilleur de manger un fruit que l’on cueille sur un arbre
plutôt que le même dans une barquette ?
Pourquoi ce bon verre de vin semble meilleur
lorsque l’on connaît le viticulteur ?
La plus grande redécouverte pour moi :
la remise du cœur à l’ouvrage, ce supplément d’âme.
Cette valeur ajoutée non mesurable… le spiritus.
Véritable dissolvant universel.
Tout aussi nécessaire que les protéines ou les vitamines !
Bien sûr, tous celles et ceux qui avaient la main sur le robinet
se sont battus pour conserver leurs monopoles.
Mais… quand on donne une énergie inépuisable et gratuite à quiconque,
ceux qui s’enrichissaient en la vendant ne peuvent plus grand-chose.
Les morceaux de chenille ontfinalement transmuté
pendant le processus de métamorphose.
Met à mort le faux et ose.
Nous sommes proches d’accéder au grand œuvre.
Celle d’une société gratuite,
où les gens ne travailleraient que 2 jours par semaine.
Sans plus aucun perdant.
J’ai hâte…
Je suis toujours aussi impatient.
Je l’ai toujours été, voyageant si souvent entre passé, futur et présent.
Et je me suis toujours demandé… c’est quand le bon moment ?
Réponse de Patrick Burensteinas :
Le bon moment, c’est le bonheur,
et le bonheur c’est à la bonne heure.
C’est l’intensité du moment présent.
Et quand on fait un cadeau à quelqu’un, c’est un toujours un présent.
Un texte que j'ai co-écrit avec Mathieu Baudin pour l'épisode 19 du podcast Dites à L'Avenir que Nous Arrivons.
*Uchronie, sur wikipedia : Selon l'inventeur du terme, Charles Renouvier, l'auteur d'une uchronie « écrit l'histoire, non telle qu'elle fut, mais telle qu'elle aurait pu être, à ce qu'il croit ».