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    Changer les règles pour retrouver le but du Je, avec Martin Serralta, fou de la cité

     

    *Uchronie, sur wikipedia : Selon l'inventeur du terme, Charles Renouvier, l'auteur d'une uchronie « écrit l'histoire, non telle qu'elle fut, mais telle qu'elle aurait pu être, à ce qu'il croit ».

    Dans le cadre de ce podcast, mise en perspective sur les 20 ans à venir d'idées poussées par les invité.e.s de ce podcast dans un texte co-écrit par Carole Babin-Chevaye et Mathieu Baudin, directeur de l'Institut des Futurs souhaitables - lu à l'antenne par ce dernier -, à partir de propos recueillis auprès de l'invité.

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    2040 

    Nous déambulons tous les deux d’un pas tranquille et apaisé,

    dans une de ces cités esperluettes qui se sont structurées un peu partout sur la planète,

    de Dakar à Paris, de Saint-Pétersbourg à Odessa.

    Une nouvelle idée de la ville plus que des villes nouvelles.

    Où des danseurs bondissants aurythme d’une salsa endiablée 
    virevoltent au milieu d’oratrices enflammées et d’enfants en plein défi de créativité.

    Toutes et tous évoluant au milieu d’une nature prolixe,

    entourés d’animaux avec lesquels nous respirons ensemble cette ère nouvelle.

     

    Je me souviens de nos échanges. En 2022, je crois.
    de ton envie de lieux communs partagés -
    combinaisons d’espaces réensauvagés et de lieux-jardins,
    accueillant manifestations, rencontres et spectacles toute l’année,
    pour questionner ce qui fait société 

    et ce qui est vraiment vivant en nous pour y arriver. 

     

    Nous y voilà :

    au cœur de confrontations positives, 

    d’asymétries constructives qui nous invitent à sortir de nos certitudes  

    pour mieux se rapprocher les uns des autres.

     

    J’en entends ici qui parlent nouvelles modalités pédagogiques à l’école.
    Et là, tu les vois ? Ceux-là examinent l’hospitalité héréditaire,
    quand d’autres s’animent dans une controverse aux mots profonds et sincères.

    Incroyable l’énergie qui ressort de ces échanges !
    Imparfaits, mais soignés,
    tous sont le reflet d’une grande diversité de styles, de combats comme de couleurs,
    sorte de discothèque de la réflexion, 
    dont tous, jusqu’aux haies vives séparant ces espaces,
    participent à la préservation de cette biodiversité de pensées.

    Érigé au statut d’art,
    le développement de notre capacité à formuler notre raison d’être,
    révélant notre élan vital,
    a propagé ce mouvement convivialiste qui t’avait tant inspiré.
    C’est sûr qu’à se poser la question du sens, on a eu envie de changer les règles du jeu ! 
    Permettant de réinventer le vivre ensemble. 

     

    Les grands coups d’arrêts forcés des pandémies successives

    ont donné le goût des grandes pauses

    pour se reposer et se poser… notamment les bonnes questions.
    Nous avons pris le temps, chacune et chacun, de clarifier nos besoins et demandes
    puis d’affirmer haut et fort le vivant en nous.
    Nous l’avons ensuite fait pour l’ensemble de la société
    et notamment pour les structures organisationnelles.

     

    Entre les vagues successives de grandes démissions planétaires,
    du milieu des années 20,

    qui voyaient les salariés de tous les pays quitter leurs structures pour allouer leur énergie à un autre devenir,

    et l’aversion manifeste du greenwashing et du socialwashing des entreprises,

    ces verdissements d’images qui nous faisaient prendre les vessies pour du long terme…

    exit le décalage entre ce que l’on raconte et ceque l’on fait.
    Exit aussi la dissonance cognitive… source de tant de maux et deviolence ! 
    L’idée n’est pas d’être parfait.
    Plutôt d’être honnête et d’abord avec soi-même.

    Nous nous sommes mis à parler, à inviter le débat et la controverse
    dans une logique de coopération et non de conviction.
    De nombreuses personnes — plus encore les jeunes —
    ont aussi travaillé sur leur raison d’être individuelle et leurs aspirations à plus de sens.
    Les organisations valorisant ces éléments en sont sorties renforcées.

     

    Bien sûr, les nations comme les structures administrativeset bureaucratiques ont tenté de sauver l’économie de marché

    et ses modèles dissonants.
    Mais la masse critique de citoyens engagés a permis de basculer.
    Et entre 2028 et 2030, un certain nombre d’États,
    à l’image du Bhoutan, de l’Islande ou encore de la Finlande,
    a proposé de nouvelles constitutions.

    En France, le questionnement a commencé lors du débat électoral de 2027,
    mais tout s’est enclenché après les élections de 2032 et le processus de
    constituante qui s’est mis en place et a fait passer la République dans sa 6e renommée.
    Il y a tant à faire et tant à repenser,

     

    Nous attendons dans les prochains jours les conclusions du chantier de la décennie
    qu’avait initié l’Organisation des Nations Unies en 2030.
    sur le qui sommes-nous
    et quel sens à notre action ?

    Et à cette occasion j’ai entendu dire
    que ta fille Thaïs,
    anticipant les résultats,
    a invité à aller plus loin encore
    en lançant un appel aux jeunes du monde entier
    à se retrouver mardi prochain,
    dans toutes les villes et les campagnes,
    pour réfléchir ensemble
    rien de moins,
    qu’à la raison d’être de l’humanité. 

     

     

    Podcast diffusé par les Eclaireurs de CANAL + à partir du 18 Mars 2022

     

     

     

     

     

     

     

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